Mesdames, comment préserver votre capital fécondité ?
La
fécondité est un capital inestimable auquel on ne pense pas forcément lorsque l'on est jeune. Or il faut veiller à le préserver très tôt. Chez les filles, c'est une préoccupation qui est précoce et qui coïncide avec la puberté. Alors que faire ou ne pas faire pour prendre soin de sa
fécondité ? Réponses du Dr David Elia*.
1) Contrairement à ce que l'on disait auparavant en accusant injustement la pilule de rendre les femmes stériles, la contraception sous forme de pilule est une façon indirecte de préserver la fertilité. La pilule permet d'éviter les interruptions volontaires de grossesses (IVG), lesquelles sont pourvoyeuses de stérilité.
Cette technique contraceptive représente donc un outil très intéressant qui offre une sexualité harmonieuse, évite les grossesses non désirées et donc les IVG.
2) La pose d'un stérilet chez une femme qui n'a pas encore eu d'enfant a longtemps été bannie en France car ce dispositif intra utérin (DIU) était accusé d'augmenter le risque d'infections, lesquelles sont susceptibles de provoquer une obstruction des trompes et donc une stérilité. Le récent rapport de la Haute autorité de Santé (HAS) réhabilite enfin cette technique contraceptive très intéressante, en disant qu'il n'y a pas d'augmentation d'infections et de stérilité due au DIU. Il peut donc désormais être proposé aux femmes qui n'ont pas eu d'enfant. C'est un véritable renversement des mentalités qui étaient en place depuis au moins 30 ans. Comme avec la pilule, le stérilet contribue à préserver la fertilité en évitant les IVG.
3) Les autres techniques contraceptives : les méthodes dites barrières (spermicides, préservatifs…) sont excellentes contre certaines infections sexuellement transmissibles (IST) et préservent donc la fertilité à ce titre, mais sont peu performantes pour la contraception. On sait bien que le préservatif peut se déchirer et que le spermicide n'est pas très efficace surtout pour des jeunes couples à forte
fécondité.
Sinon, toutes les autres méthodes (implants, anneaux vaginaux, timbres cutanés…) contribuent à préserver la fertilité car elles inhibent l'ovulation et représentent des contraceptifs tout à fait efficaces la plupart du temps.
On peut dire que la contraception en général est une manière de préserver la
fécondité. Il faut également savoir qu'à l'arrêt de la contraception quelle qu'elle soit (retrait du DIU, de l'implant, arrêt de la pilule…), les femmes retrouvent leur
fécondité intacte, même au bout de 10 ans de pilule ! Je répète, la
fécondité d'une femme à l'arrêt de la pilule est la même que celle qu'elle avait au départ. Si elle était mauvaise, elle sera mauvaise, si elle était bonne, elle sera bonne.
4) Le tabac est anti-reproduction chez la femme. Il rend la femme moins féconde et il augmente le risque de fausses couches spontanées, ce qui est à l'origine d'aspirations ou de curetages, des techniques éventuellement sources de complications infectieuses notamment.
Le tabac augmente également le risque d'accidents du 3e trimestre (placenta previa, prématuré, fœtus de faible poids…). Le tabac est un ennemi juré pour les femmes, avant même qu'elles soient enceintes puis jusqu'à l'accouchement, où le bébé lui-même va en subir les désagréments en naissant avec un poids inférieur à ce qu'il aurait dû avoir s'il n'y avait pas de tabagisme.
En conséquence, nous les gynécologues, nous demandons aux fumeuses d'arrêter le tabac avant, dès qu'elles sont enceintes si possible, ou au pire d'essayer de fumer moins pendant le 3e trimestre car c'est là que les conséquences vont être les plus marquées sur le fœtus. Si on arrive à arrêter le tabac avant le 6e mois, on peut encore espérer une fin de grossesse standard.
Concernant l'alcool chez la femme, nous ne disposons que de très peu de données reliant l'alcool (à doses non pathologiques) et la
fécondité.